Une addition, deux mondes.

18 10 2012

..ou ce que les Argentins n’aiment pas chez le Franchute!
En apparence, Français et Argentins vivent dans le même monde. Pour avoir la réputation d’être la ville la plus « Européenne » d’Amérique latine, le centre-ville historique de Buenos Aires prend plus souvent des allures Haussmanniennes que pré-hispaniques . Mais les apparences sont trompeuses. A bien y regarder, ces deux mondes sont culturellement assez différents. Et tant mieux. Un exemple de la vie quotidienne: le pourboire.

« Los Franchutes son unas ratas ! »*
« Les Français sont tous des radins ! » m’a répondu un jour  un serveur lors de cette enquête socioculturelle (qui comportera plusieurs volets). Et le constat est unanime. Guides, taxis, serveurs vous le confirmerons. Le pourboire est difficile à traduire au pays du gaucho. Pourquoi un jugement si radical ? Tout simplement parce que nous sommes habitués au système du « tout compris » pratiqué au pays du Coq Gaulois, et par conséquent, certains n’ont pas le réflexe « propina », qui conventionnellement devrait se calculer entre 5 et 10% de la somme. Pourtant en Argentine, la propina  se donne pour tout, dès lors qu’un service est rendu. Surtout pour les restaurants où l’on vous comptera en plus sur votre ticket le prix de « l’usure des couverts » . Et croyez-moi, votre fourchette vaut de l’or (entre 15 et 20 pesos les couverts soit 4€) « Oui mais c’est déjà dans le montant tout ça ! » beuglerez-vous, irrités d’être soudoyé de tous les cotés de l’assiette. Oui c’est vrai, c’est énervant mais ici c’est comme ça !
Il faut savoir que dans certains restaurants, les serveurs ne touchent comme salaire que les pourboires laissés par les clients. Il m’est déjà arrivé de voir un étudiant argentin, employé à mi-temps dans un resto, revenir vers des touristes peu informés sur le point de quitter leur table et leur demander très gentiment si quelque chose leur a déplu pendant le service ou dans leur assiette… Avec les français, les scènes les plus cocasses se vivent à ‘addition. En effet, il y a bel et bien un fossé culturel : certains clients « oublient » que le service n’est pas compris ; d’autres sont mortifiés à l’idée de ne pas laisser assez, d’autres sortent directement la calculette. Et de l’autre coté de la table un serveur outré qui déduit que sa prestation est jugée catastrophique, ou que les français sont de sales radins… On n’est pas sortis de l’auberge.

*Les français sont des gros radins.

Et si je vous faisait payer la lecture de cet article, hein? 😉


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9 responses

18 10 2012
oussama

trop trop marrant ce post ,cela est assez vrai qu’ici en France ,ça n’est pas systématique ,mais bon,j’imagine le pauvre serveur et le pauvre frenchi qui a deja tout mis devant sa novia pour encore payer plus

19 10 2012
Pascale

Clément, vu l’inflation, dans un mois ta fourchette vaudra le double!

19 10 2012
argentin

Le pire c’est que tu as raison….des fois je retrouve des vieux tickets de restau dans mes poches….Hallucinant (50% d’inflation!) Le fait de respirer engendre de l’inflation!! C’ est un supplice infernal! Ne plus respirer au resto, voilà la solution!

19 10 2012
Fédé

Hé, tu nous fais un petit jeu pour le 1/4 de millions de visiteurs? Allez heuuuuu. veu jouer moi!

19 10 2012
argentin

Ok Fédé, promis mais il reste encore de la marge avant d’arriver aux 249.900 visiteurs mais bon, en guise de consolation, j’en ferais sûrement un avant! aux 200.000!

22 10 2012
MagicF

Ouchh, et moi qui aime bien les petits restos, faudra que je mette 3 lingots d’or dans ma valise!!!!

12 11 2012
Ferdinand

Il se passe exactement la même chose avec la plupart des pays anglo-saxons, qui n’ont pas la culture du pris « TTC ». Il faut le savoir car ne pas laisser de pourboire est très mal-élevé là-bas!

12 11 2012
Claudia

Dis moi, Clément: C’est toi qui fais les articles de la chronique du Petit Journal?? Il y a un article semblable à ton post ici :http://www.lepetitjournal.com/pratique-buenos-aires/128636-on-a-teste-pour-vous-payer-laddition-du-restaurant.html

12 11 2012
argentin

Oui, c’est moi, lis bien la phrase finale de l’article, qui dit:
« Photos et texte de C.B. (www.lepetitjournal.com – Buenos Aires)
« C.B. est auteur de l’Argentine sans détours »
Merci de me lire aussi par là 😉

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